Nos imaginaires


Paroles de la chanson « Nos imaginaires » de Poc des Poub’s

En réponse à ces étudiant.exs, diplômé.exs, salarié.exs, qui pensent que forcément, tout le monde a envie d’être à leur place, parce que c’est quand-même le summum de la réussite que d’être capable de mener une étude sur l’évolution des ptéridophytes depuis le dévonien, alors que nous on essaie juste de faire en sorte de conserver un peu de vie sur terre pour les siècles à venir mais finalement c’est vrai que c’est pas si important.

Et à ces vieux bourges qui pensent savoir ce que tu vis parce que quand il étaient jeunes, des fois, ils jouaient de la guitare au bord d’un feu de camp déguisés en écolos, mais qui peuvent déjà te dire que “quand tu grandiras, tu sais, tu es une femme, tu tomberas amoureuse et puis tu auras envie d’avoir des enfants, et pour prendre soin d’eux tu oublieras tout le reste”.

Et puis à ce regard que les gens font peser sur toi quand ils comprennent que t’habites en squat, parce qu’iels sont persuadé.exs de savoir très bien ce que ça veut dire.

J’aurais un message pour le bourgeois moyen
Le pauvre ou le rupin, l’travailleur quotidien
Qu’a fondé une famille, qui s’en sort plutôt bien
Et qui m’regarde de haut, soi-disant je n’fais rien

Avec mes camarades, on a quitté l’école,
On n’a pas de boulot, on chie sur vos idoles
Vos valeurs détraquées, les mensonges éhontés
Que vous vous répétez à défaut d’y croire

On profite du système, on est des squatteurs
Des gentils criminels, on dira des voleurs
Jamais professionnels, on manie le pied d’biche
Comme on dit « l’oiseau rouge » pour que le monde bouge


Refrain :
Et on a l’droit d’être fièr.es de nos imaginaires, et des milles univers que l’on crée
Que vous ne verrez pas sans ôter vos œillères
On n’est pas des raté.es, la honte c’est pas pour nous
On écrit « liberté » et on n’est même pas fous


Je n’peux plus supporter vos interrogatoires
Je n’me sens pas coupable mais si j’vais à la barre
J’aurai de mon côté les peuples exploités
Les mers et les forêts, ceux que vous abattez

Eh r’garde moi dans les yeux et dis-moi qu’t’es content
Qu’t’aurais pas rêvé mieux qu’le monde qu’on a maintenant
Tes propos défaitistes d’imbécile heureux
J’en veux pas, moi j’résiste, ouais maintenant baisse les yeux

J’veux plus jamais qu’tu m’juges quand je fouille les poubelles
Si je côtoie la nuit c’est parce qu’elle est de celles
Qui rendent un peu plus sûres à nos yeux les ruelles
Où l’on raconte aux murs ce qu’on sait du soleil


Refrain


T’as réussi ta vie et c’est tant mieux pour toi,
J’ai pas planté la mienne, même si elle te plaît pas
Non, c’est pas la jeunesse, t’es pas passé par là
Quand tu avais mon âge, on savait pas tout ça

Et si tu veux crever, vas-donc crever tout seul
Mais viens pas me faire chier à tisser nos linceuls
Et si tu t’es rangé, tu les as laissé faire
C’est nous les héritiers, tu nous lègues un enfer

Et tu voudrais qu’j’t’écoute quand tu m’fais la morale,
J’en veux pas de tes routes et de ton argent sale
J’comprendrai pas « plus tard », je ne veux pas savoir
Ce qu’il y a à savoir pour perdre la mémoire


Refrain x2

PS 1 : pour capter un poil mieux les paroles: pour celleux qui savent pas, l’oiseau rouge, c’est le petit nom du brise vitre. C’est pour ça qu’il y a un oiseau rouge sur la pochette de l’album 🙂

PS 2 : je l’ai écrite y a un moment, donc il y a un truc « pas ouf » dans les paroles, je vous laisse deviner où et m’engueuler si vous trouvez !

Si tu veux l’écouter sur Bandcamp, clique par ICI

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(c’étaient les paroles de la chanson « Nos imaginaires », de Poc des Poub’s)