Silicon Valley


Bon, c’est pas une chanson vraiment personnelle. Je l’aime pas trop. Béranger, dans une de ses interview, il donne un nom à ce type de chanson, c’est « chansons tract ». Et je trouve que ça leur va bien. Dire « ça c’est pas bien, voilà pourquoi », bof, c’est pas vraiment ça qu’on demande à un.e musicien.ne, non ?

Bon, mais je vous explique quand-même vite fait : la Silicon Valley, c’est un endroit en Californie où siègent des milliers de multinationales, parmi lesquelles Google, Apple, PayPal… Bref, il y a aussi une université, qui a formé quelques grands businessmen (notamment Elon Musk) et continue à le faire, dans l’esprit start up, néo-libéralisme, etc…

Et pour bien comprendre les références de cette chanson (une chanson-tract qui cite ses sources, n’est-ce pas), j’ajouterais que Bill Gates a écrit un livre qui s’appelle « la route du futur », que j’ai lu en partie. Je l’ai perdu en cours de lecture, mais le propos était très intéressant, ce type-là n’étant (hélas) pas un imbécile. Bref, voilà, j’y fait référence dans le texte.

Silicon Valley

Comme l'impression qu'c'est pas normal Qu'personne remarque que tout s'effondre
Comme l'impression qu'on nous distrait Pendant qu'on nous soustrait le monde
Et qu'on nous pousse à goudronner 
Le plus profond de nos pensées 
Comme des routes qu'on aurait tracées 
Jusqu'à la Silicon Valley

'Y a plus de trêve pour les étoiles 
Depuis les nouveaux satellites
Sur toute la terre règne la toile 
De l'égotrip et du mérite
Quel con a dit « chacun pourra, 
C'est qu'une question de volonté
Depuis le Pérou, le Ghana, 
Rejoindre la Silicon Valley » ?

Depuis que les rues ont les yeux vides
Les gens pensent que ça n'les regarde pas 
Et si les fenêtres se changent en vitrines
Chacun s'y vendra
Depuis que les rue sont l'air avides
De compter chacun de nos pas
Des paparazzi pour des anonymes
Qui rêvent d'être stars, qui rêvent d'être rois

Refrain :
Mais qui a, mais qui a
Qui a le plan des colonies ?
De l'usage, de l'usure
Qu'on fait de nos peurs, de nos vies
Dans nos têtes j'en suis sûr
'Y a tout c'que ces gens ont écrit
Que nos mémoires copient
Mais qui a, mais qui a 
Qui a les plan des colonies ?
La « route vers le futur »
Qui fini dans un mur

J'oublie la couleur de la nuit, 
Le bruit d'la pluie sur l'avenue
Plus l'écran devient familier, 
Plus le monde devient inconnu
On pense pouvoir se passer d'lui 
Et l'étudier bien à l'abri
Mais on oublie qu'la solitude
Colle à la peau, sale habitude

Depuis que les rues ont les yeux vides
Les gens pensent que ça n'les regarde pas 
Et si les fenêtres se changent en vitrines
Chacun s'y vendra
Depuis que les rue sont l'air avides
De compter chacun de nos pas
Des paparazzi pour des anonymes
Qui rêvent d'être stars, qui rêvent d'être rois

Depuis qu'on sait faire des figurines
Avec des pupilles à quatre angles droits
Plein de p'tits Bill Gates qui sortent de l'usine
Mais qui boug'ront pas
Depuis qu'on sait faire des figurines 
Le peuple dit qu'il
Préfère encore ça
Plein de p'tits esclaves qui sortent de la mine
À l'autr' bout du monde
Tant qu'on les voit pas

Refrain

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